mercredi 10 septembre 2014

En attendant mieux


Je vous le disais il y a quelques semaines, je sature en ce moment au boulot. J’espérais voir revenir ma motivation avec la rentrée, le démarrage de nouveaux projets mais ce n’est pas le cas. Ça s’est même empiré, depuis lundi, j’ai mal au ventre et envie de pleurer dès la sonnerie du réveil et le soir quand je rentrée chez moi je me sens vidée. Je n’ai plus envie de rien, à part me cacher sous ma couette et oublier ma journée.

Je pense que le surmenage est à ma porte, à force de ne jamais dire non, d’accepter tout, de prendre toujours plus de choses en mains, de supporter sans rien dire, j’ai atteint ma limite.

Le Burn-out n’est pas loin, l’alarme retentit. Il faut que je me reprenne avant qu’il soit trop tard.

Pour ça, j’ai pris quelques bonnes résolutions :

- fini de faire le travail des autres. Aider ok, quand j’ai du temps (ce qui n’arrive pas souvent) mais faire à la place de, c’est terminé.

- fini d’accepter des remplacements quand ça ne m’arrange pas. J’ai été trop disponible, j’ai accumulé les heures supplémentaires les semaines où mes enfants sont chez leur père et j’en ai tellement en réserve que même en travaillant moins quand ils sont chez moi, je n’arrive pas à les prendre, je suis fatiguée et j’ai besoin d’être ailleurs qu’au bureau. Il faut que je décompresse.

- fini de supporter les humeurs de mes collègues sans rien dire en jouant les médiateurs et en essayant de gérer les conflits. Ça fait deux ans que ça dure. L’ambiance est mauvaise. Rien n’y fait. C’est au GRH à s’occuper des problèmes d’équipe, de toute façon, je n’ai pas les compétences pour ça et je n’ai plus l’envie d’essayer. Dorénavant je resterai à l’écart, je répondrai aux questions mais je serai plus honnête, je dirai ce qui me dérange, avec tact, mais je cesserai de me taire et de faire comme si tout allait bien si ce n’est pas le cas.

- fini d’accepter de travailler sur des projets qui ne m’inspirent pas, ne correspondent pas à mes valeurs, ne m’intéressent pas. Simplement parce que je me sens obligée d’accepter. À partir de maintenant, je vais me concentrer sur les tâches courantes, c’est suffisante pour occuper mon planning et je n’accepterai les projets annexes que si ils m’intéressent réellement.

- fini de venir travailler quand je suis malade. Si ça ne va pas, je resterai chez moi. Surtout lorsque le médecin suggère quelques jours de repos pour repartir du bon pied. Se traîner au bureau avec le nez en patate, 39 de fièvre, la voix rauque et le regard éteint ce n’est pas héroïque, c’est irresponsable et idiot. 



Ça c’est en attendant mieux. Je pense sérieusement à quitter un de mes postes actuels - j’ai deux mi-temps dans la même entreprise, deux fonctions différents dont une ne me convient plus – voire les deux. Je crois que j’ai besoin d’un renouveau, d’un nouveau départ voire d’une réorientation complète.

En attendant, j’essaie de m’épanouir un maximum dans ma vie en dehors du bureau. Et là ça marche plutôt bien. Notamment avec le sport, je vous en parlerai très bientôt, et mes projets créatifs farfelus, à venir très bientôt. Avec mes petits bouts aussi bien sûr.

Mais malheureusement, je passe plus de temps au boulot qu’ailleurs, alors, je dois lutter et patienter.

Et vous, vous avez des stratégies quand vous vous sentez épuisés ? Quand votre boulot vous bouffe et que votre motivation dégringole ?


vendredi 5 septembre 2014

Dans le rétroviseur (2) Divorcer c'est... être courageux !


Divorcer d’après certaines personnes, c’est être égoïste.

Quand on a des enfants et qu’on divorce c’est qu’on ne pense qu’à soi. Il faudrait rester jusqu’à ce que les enfants soient grands pour qu’ils grandissent dans une « vraie » famille.

Divorcer d’après d’autres, c’est manquer de maturité.

Divorcer c’est choisir la facilité. C’est plus facile de jeter que de réparer.

Divorcer c’est fuir ses problèmes.

Quand un couple se sépare, celui qui part est coupable. Et celui qui reste une victime.


Je suis celle qui est « partie ». Je suis donc égoïste, je manque de maturité, je suis lâche et coupable.

Peut-être.



Mais ce que je n’ai pas entendu de la part de ceux qui se sont permis de me juger, c’est qu’il m’a fallu du courage pour prendre cette décision.

Un énorme courage qui a suivi deux ans de remise en question où j’ai tenté en vain de trouver des réponses et des solutions.En vain.

Un immense courage pour m’avouer que je m’étais trompée.

Du courage pour assister à l’effondrement d’un idéal de vie : le mariage, les deux enfants, la belle maison.Une image d’Épinal qui s'effritait. Avec mes rêves, mes espoirs, mes projets, mon avenir que je croyais tracé.

Du courage pour le dire à celui qui partageait ma vie.Pour qu'il accepte de me laisser partir. Pour qu'il reconnaisse que ce n'était pas "ça" le bonheur.

Du courage pour essayer de l’expliquer à nos enfants.

Du courage pour le dire à notre entourage.



Et puis surtout du courage pour vivre ce divorce. Concrètement.Tous les jours.



Quitter ma maison où je venais à peine de m’installer.

Chercher un endroit où poser mes valises avec peu de moyens. En laissant presque tout derrière moi. Meubles, vaisselle, toutes ces petites choses qui remplissent nos armoires, qui nous semblent dérisoires mais nous manquent quand elles ne sont plus là.

Faire face aux portes qui se refermaient quand je disais que je n’avais qu’un demi-revenu et deux petits enfants. Les propriétaires étaient réticents, j’étais une mauvaise candidate. Je les comprends. Comme de nombreuses femmes j’avais choisi le travail à temps partiel pour avoir du temps pour m’occuper de mes enfants. Avant que tout s'effondre.

Je devais trouver un autre travail. Pour résoudre le problème du logement et le problème des factures qu’il faudrait assumer seule désormais.                                                 

Supporter le déchirement de la garde alternée. Le pire incontestablement. Le premier soir, je ne m’en souviens que trop bien. La douleur intense qui s’en est suivie a laissé une cicatrice qui se réouvre un peu chaque vendredi depuis lors quand mes enfants repartent.

Me retrouver seule une semaine sur deux. Désemparée. Triste. Déprimée. Asphyxiée.

Acheter une petite voiture.Moi qui détestait conduire et ne conduisait jamais la voiture familiale, lutter contre ma peur. Par nécessité.

Assumer seule tous les tracas, toutes les dépenses.

Avoir peur de ne pas y arriver.
Pleurer certains jours en ouvrant la boîte aux lettres et en y trouvant une nouvelle facture qu'il faudrait payer. Comment... 

Faire face aux doutes. Et si j’avais eu tort ? Et si j’étais restée ? Chercher un sens.

Faire face aux ressentiments de mon ex-conjoint. A la jalousie excessive de sa nouvelle compagne.

Essayer d’apaiser les conflits.

Pour les enfants, essayer de rester en « bons termes ». Pour ne pas qu’ils paient plus encore…



La liste est longue.

Du courage, il en faut pour divorcer. Je vous l’assure. Il en faut plus que de l’égoïsme et de la lâcheté.

Sans ça, je ne sais pas comment j’aurais pu avancer.

Si j’avais su ce que j’allais traverser, je ne suis pas sûre que je l’aurais fait. Je ne serais sans doute pas partie. J’aurais encore attendu, j’aurais continué à être malheureuse, à pleurer, à déprimer, à me désespérer, à me sentir en prison dans cette vie qui ne m’apportait pas ce que j’espérais et ce dont je rêvais : un amour sincère et épanouissant. J’aurais continué à survivre.

Mais grâce à ce courage que j’ai eu à ce moment-là et dans les mois qui ont suivis, aujourd’hui, je ne survis plus, je vis. Et ça c’est le plus beau cadeau que je pouvais m’offrir.